Bien sûr, il y en a aussi ceux qui ont simplement changé de goût. Le metal ne leur dit plus rien, ou alors ils en écoutent de temps en temps pour se projeter quelques années en arrière.

Et donc voilà, peu de fans = peu de concerts, et vu que plusieurs organisateurs pensent à se faire de l'argent à travers leurs concerts (gagner de l'argent en organisant un concert, c'est tout à fait normal, mais en faire un business carrément, ça ne marche pas en Tunisie), ils vont petit à petit se retirer.

Il y a aussi les groupes qui ont en marre de travailler et de perdre du temps et de l'énergie pour rien. Ca fait longtemps que j'ai assisté à un concert metal, mais le public était déjà peu nombreux. Alors s'il n'y a rien en Tunisie, et s'il n'y a rien à l'étranger, pourquoi continuer ? Et puis, avec l'âge les obligations se multiplient et les membres n'ont plus assez de temps pour répéter.

Et maintenant avec la "révolution", l'état du pays n'aide pas. Le public aura peur de rentrer tard d'un concert, les organisateurs ne sont pas sûrs qu'ils vont couvrir les frais s'ils ramènent un groupe étranger etc.

Les fausses annonces et les "grands" concerts annulés sont une autre couche à ajouter au lot. Jusqu'à ce jour on continue à en avoir, et les déceptions ne font que grandir.

Je me rappelle encore de l'évolution plutôt rapide de la scène à partir de l'année 2006. Avec Robert Plant et Epica, et l'ADSL de plus en plus répandu, c'était un nouveau début. Les groupes tunisiens ont, petit à petit, laissé tomber les reprises pour se concentrer plus sur les compositions originales, et le niveau était en hausse. À un certain moment il y avait un concert chaque semaine au moins dans la capitale. Ca a duré quelques années et ça s'annonçait bien, mais malheureusement ça n'a pas duré. L'émission Zanzana est remplacée par We Rock (et là ce n'est pas le contenu ou la qualité qui est mis en question, mais simplement l'habitude) et avec toutes les déceptions cumulées on se trouve sans fans.

Je ne sais pas si on va rester dans cette situation pendant longtemps, ou si on arrivera même à s'en sortir. Il n'y a pas de solution immédiate ou directe. Rien n'est certain mais je suis persuadé d'une chose : faites face à toutes ces nouvelles modes qui surgissent de nulle part et on aura un semblant de chance pour revoir le metal prospérer.