Bonsoir,

Il s'agit plutot d'un Split contenant deux titres : Unter Töchtern Der Wüste de Urfaust et The Adorn Japetus de Joyless. Et voilà un petit commentaire sur cette pucelle sans défense :

La première partie des Urfaust a mis directement le bébé dans son bain : Un chant clair, très nerveux, façon embrigadement, bien recherché, dicté avec précision et au final plus qu’agréable achève la descente vers les cachots d’une composition plutôt dense, mais pas très complexe, en tout cas efficace et très bien maîtrisée, ce qui pousse chaque oreille pensive à n’en point douter l’intérêt purement musical. En d’autres termes, Unter Töchtern Der Wüste montre à merveille la capacité des hollandais à développer une spirale dérangeante sur la durée et dans une aura davantage dramatique et facile d’accès que sur leur dernier Ep Drei Rituale Jenseits Des Kosmos.

Un peu de leur premier album pour l’ambiance, un peu de leur dernier dans la genèse de la création artistique, le moulin de Urfaust transmet tout d’un coup une grosse quantité d’eau et l’amateur de Raw Black Metal se réjouira de cette nouvelle. Il suffit juste de se laisser aller et oser aller toujours plus loin…

Pour Joyless, je vais me contenter par le titre du Split tant que je n’ai pas eu l’opportunité de voir ni leur identité ni se qui se cache vraiment derrière leur dernier album, paru y’a quelques mois.

D’abord, il s’agit aussi d’un seul titre The Adorn Japetus qui, d’une manière inattendue, ne défend guère les contrées de l’Art Noire empreintes de mélancolie et d'élégance malsaine…Honnêtement, je trouve une difficulté à le mettre dans l’aquarium Metal. Il me semble plutôt que le groupe essaie d’embrasser le même univers des Antimatter, précisément le très bien aimé Planetery Confinement.

La composition affectionne un slow-tempo avec une tonalité Rock à l'ensemble. Je ne pensais pas pouvoir juger objectivement la qualité vu que je ne suis pas un véritable client du genre ; or ; c’est évident que la recette ne cherche pas ici à happer l’auditeur et à instaurer une marque originale distinguée entre milles mais plutôt à planter une triste beauté, un sentiment de paix intérieure qui s’alimente surtout grâce à cette voix féminine extrêmement similaire à l’irlandaise d’Antimatter, sérieusement, je dois vérifier s’il ne s’agit pas de la même chanteuse, hein. Alors là, on peut reprocher au groupe la réduction de ses ambitions artistiques à une resucée d’Antimatter.

The Adorn Japetus sera peut être réussi pour les fans d’Anathema et surtout d’Antimatter, qui souhaitent simplement s’enivrer dans un repos éphémère avant de s’hiberner dans les moteurs de la vie quotidienne. D’autres seront normalement déçus de n’y trouver justement que cela, un simple clonage creusant son sillon à la marge de l’originalité. A vrai dire, la simplicité trop abusée peut déserter quelque élégance et ce morceau en la preuve la plus éclatante qui soit.

Au bout du compte, vous l’aurez compris ! Avec ce tantinet plus accessible qu’auparavant, Urfaust n’a, malgré tout, rien perdu de sa fougue folle et de sa singularité si chère à nous….un résultat à leur avantage et bien plus que salutaire. Pour la deuxième partie, je vais essayer d’être tolérant et dire que Joyless devra faire preuve de plus de personnalité, au risque de tomber dans les oubliettes.